S’il y a bien une chose pour laquelle j’ai de la gratitude dans ma vie, à part ma famille, c’est d’avoir eu la chance d’être très présente pour mes enfants dans les dernières années.
Étant éducatrice, j’ai le droit au retrait préventif immédiat lorsque je tombe enceinte. Puis, aux 50 semaines du congé de maternité lorsque j’accouche. Comme j’en suis à ma troisième grossesse depuis 2015, vous pouvez constater que j’ai passé beaucoup de temps « sans travailler ».
Malgré cela, ceux qui me connaissent vous diraient que j’ai toujours mille et un projets en tête. Que ce soit des formations à suivre, des livres inspirants à lire, des endroits à visiter avec mes enfants, des changements que j’aimerais apporter dans ma vie afin de la rendre encore plus extraordinaire, mon calendrier est toujours rempli !
La semaine passée, quand l’importance de l’isolement s’est fait comprendre, je me suis mise à annuler les choses non urgentes de mon calendrier, comme mon rendez-vous chez le dentiste, le rendez-vous de suivi d’Alice pour ses quatre ans, les sorties à la piscine et au patin, un souper à la cabane à sucre, une randonnée en forêt, etc.
Je me suis alors rendu compte que mon calendrier était totalement vide. Preuve que rien de tout ça n’était obligatoire. Être sans arrêt avec mes enfants est quelque chose d’assez familier pour moi, mais de l’être 100 % du temps à la maison est nouveau.
Avant cette semaine, je considérais que j’avais un train de vie assez tranquille. Après tout, mes filles se lèvent à l’heure qui leur convient. Nous ne sommes jamais pressées parce que « maman va être en retard au travail ». Elles ont énormément de temps libre à la maison pour faire ce qui leur plait pendant que j’avance certains projets, presque toutes les choses planifiées sont choisies et non obligatoires, etc.
Après la semaine qui vient de s’écouler, j’ai l’impression que le temps s’est arrêté.
Bien que j’ai passé le même nombre d’heures, peut-être plus, sur mes projets personnels, j’ai eu plus de temps pour jouer avec mes enfants et surtout, j’ai eu du temps pour relaxer. Ce que je ne me permets normalement que lorsque je suis épuisée.
Un matin, nous sommes sortis dans la cour et je me suis assise avec mon café en les regardant jouer. Wow ! Le chant des oiseaux, l’air frais sur mon visage, le rire de mes enfants !
Je me suis réellement concentrée sur le moment présent et non sur la to do list que je m’impose chaque semaine.
J’ai alors réalisé que le seul autre moment où je me permets ce moment présent, c’est lorsque je fais de la randonnée.
Pourquoi attendre une certaine activité alors que ce sentiment est à portée de main ?
Dès maintenant, je vais me faire une promesse : après la pandémie, chaque mois de mon calendrier aura une semaine réservée où il sera interdit de planifier sortie, rendez-vous ou visite. Après tout, le bonheur ne se trouvera pas quand tous les projets seront cochés sur ma liste (ce qui n’arrivera jamais), mais bien ici et maintenant !