Depuis quelques années, ma famille et moi avons pris un tournant écologique, que ce soit dans notre alimentation, notre habitation, nos critères de consommation ou notre mode de vie de plus en plus zéro déchet. La transition s’est faite graduellement et agréablement dans notre vie de tous les jours, mais me posait parfois problème lors d’occasions spéciales. Cette année, je suis fière d’avoir réussi un Noël, une fête d’enfant et une fête de Pâque sans déchet. Pour l’occasion de la journée de la Terre, j’ai préparé une causerie pour les enfants de la garderie où je travaille et je l’ai pratiqué avec ma fille qui venait d’avoir trois ans. Je vais me rappeler de ce moment toute ma vie, car j’ai vraiment vu le déclic se faire dans sa tête. À partir de ce moment, elle a commencé à refuser les petits cadeaux comme des bonbons emballés ou bien des ballons (à la caisse de l’épicerie) en expliquant que « ça fait bobo à la Terre » (oui, j’ai eu droit à beaucoup de regards remplis de jugement, mais tout ce que l’on pouvait voir dans mes yeux à moi, c’était la fierté que ma fille de trois ans fasse passer la protection de la nature avant ses propres envies). Puis, l’Halloween approchait à grands pas et je savais qu’il était désormais impossible pour nous de la passer de façon traditionnelle. Afin de rester cohérente avec mes enfants, je me suis dit que je trouverais une façon différente de fêter cette occasion. C’est ainsi que m’est venu l’idée de « fêter l’Halloween en famille » plutôt que « de passer l’Halloween » ! Puis, comme je sais que plusieurs familles zéro déchet cherchent des solutions pour cette fête, j’ai décidé de partager mon expérience.
La préparation
Tout d’abord, j’ai demandé à ma belle-fille de douze ans ce qu’elle préférait de l’Halloween. Sa réponse fut : manger des bonbons et me déguiser — deux choses qu’on peut faire sans déchet. J’ai donc gardé cette idée et y ai ajouté des recettes et des activités spéciales pour une soirée magique ! Finalement, j’ai demandé à ma super amie photographe de venir immortaliser nos moments afin de les partager avec vous.
La semaine précédente, j’ai trouvé les recettes que je voulais faire et je suis allée acheter tous les ingrédients que je pouvais en vrac. Puis, je suis allée à l’épicerie pour ce qui n’est pas disponible encore sans emballage. Pour les bonbons, nous sommes allées dans un magasin de vrac et mes filles ont pu choisir les bonbons qu’elles aiment, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire. Je les ai également amenées à la bibliothèque pour qu’elles se choisissent des livres d’Halloween. La veille, j’ai fait mes commissions de dernière minute, les légumes par exemple, et j’ai préparé tout ce que je pouvais faire à l’avance pour le souper du lendemain.


Les déguisements
Les déguisements de mes trois filles étaient usagés et nous ont été donnés par des enfants plus vieux.
La décoration
Depuis plusieurs années, je réutilise les mêmes décorations sans avoir le besoin d’aller en acheter toujours plus (réduire et réutiliser).
Notre Halloween
En revenant à la maison vers 16 h 30, ma fille de trois ans a enfilé son déguisement d’Elsa (donné par une amie de la garderie). Puis, la première activité fut de décorer des cupcakes.


Ensuite, nous avons joué dans une potion magique (mélange de fécule de maïs achetée en vrac, d’eau et de colorant). Avec les bonnes quantités, la potion reste solide tant que nous la faisons bouger (en passant d’une main à l’autre), mais devient liquide quand on reste immobile. Pour agrémenter le tout, nous avons ajouté des vers gluants et des yeux (décorations que j’ai aussi depuis des années). Ma fille d’un an trouvait cela vraiment étrange sur ses doigts alors que celle de trois ans a tellement aimé cela qu’elle ne voulait même pas arrêter quand je lui ai dit que la chasse aux bonbons était prête.


Après lui avoir expliqué qu’elle pourrait rejouer dans la potion magique plus tard, elle s’est décidée à prendre son petit sac réutilisable et à courir avec sa petite sœur chercher les bonbons cachés dans le salon pendant que je plaçais le souper sur la table.


J’ai disposé des crudités en forme de squelette dans un plateau de service comme entrée. J’ai également concocté un humus à la betterave (avec les betteraves de mon panier bio et des pois chiches bio en vrac de chez NousRire).

Le souper
Pour le souper, nous avons mangé des pizzas effrayantes (faites maison) et du spaghetti (pâtes en vrac et sauce végé maison) disposés dans des petits poivrons oranges. Nous avons ensuite trempé les poivrons dans l’humus pour éviter le gaspillage alimentaire.


Pour le dessert, il y avait les cupcakes que mes filles ont décorés plus tôt, mais également une bagatelle d’Halloween (cuisinée la veille) et des chocolats en forme de fantômes (pastilles de chocolat achetées en vrac que j’ai fait fondre dans les moules réutilisables).


Après le souper, nous avons pris des crayons de maquillage d’enfants et nous nous sommes toutes maquillées (mon amie photographe incluse). Mes enfants ont beaucoup aimé cette activité et je dois dire que nous avons vraiment ri beaucoup !


Finalement, nous avons fait une cabane dans le salon et lu des histoires d’Halloween à la lueur d’une lampe de poche pendant environ 45 minutes.


Le constat
Quand j’ai couché ma fille de trois ans, elle m’a dit qu’elle a vraiment aimé l’Halloween et ça vaut tout l’or du monde dans mon cœur de maman. Par la suite, celle de douze ans m’a dit qu’elle avait préféré cette soirée aux autres années, car nous avons eu beaucoup plus de temps pour jouer ensemble. C’est à ce moment que j’ai réalisé que la course « finir de travailler-se préparer en mangeant quelques bouchées-partir dans le trafic vers un quartier où les gens donnent des bonbons-courir pour faire le plus de maisons possible » ne m’a pas manqué. Je me suis aussi rendu compte que l’idée de revenir avec le plus de bonbons possible ne convenait plus aux valeurs que j’essaie d’inculquer à mes enfants telles que réduire, d’apprécier ce que l’on a et de miser sur les expériences au lieu des avoirs. J’ai eu une pensée pour les fois où j’ai vu la compétition entre enfants de « qui revient avec le plus gros sac de bonbons » et je suis contente d’avoir vu mes filles s’entraider à trouver les bonbons dans mon salon sans avoir eu à expliquer qu’elles doivent les partager. Finalement, je suis également très contente, car il n’y aura pas un sac rempli de friandises que personne n’aime qui va traîner dans mon armoire jusqu’à la prochaine Halloween. Je suis sortie de cette expérience avec un sentiment profond d’accomplissement, une fierté d’être restée fidèle à nos valeurs et de magnifiques souvenirs !
Crédit photo : Jessica Samario photographe